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ateliers écriture


Oui, revenir au tout simple, au plus nu. Au début de la parole. Solo voix donc.

Une nouvelle forme mêlant des poèmes inédits à un répertoire de près de 20 ans de scène et 150 perfs, jouées dans une dizaine de pays. Et qui porte la nécessité, la passion du plateau et de la parole dite, incarnée, portée, apportée, ainsi partagée, avec vous.

Des scènes par cœur. par corps. en lecture. en solo. duo. en trio avec parl#. en croisant batteries. guitares. claviers. pianos. minimoog. coquillages, bols tibétains et autres bidouilles sonores. autres poètes. autres voix. compagnonnages puissants avec ceux que l'on aime. poètes, musiciens, comédiens et metteurs en scène. avec ceux partis aussi... Dedans. dehors. sous le cagnard brûlant et la garrigue, la pierre qui craque de chaleur. dans le blizzard et la glace de la taïga de la grande Russie sans fin sans fond. dans la boue glacée noire et sale des villes-usines plantées nulle part. dans les terres noires et continentales du tchernoziom. dans des villes aux bulbes dorés. dans des capitales de bohème. des villes à l'horizon des Carpates. dans la glace et le vent des Amériques du grand Ouest et du Saint-Laurent. sur les marchepieds des trains de marchandises traversant le continent. ou bien le long de fleuves longs comme l'Europe, au bord du Danube aux bains bouillants. au sol pieds bien en terre. ou perché dans un arbre poussé penché au sommet d'une falaise de montagne. debout dans les grandes herbes. ou sous l’ombre d’une lampe de chevet. ou entre bureau, hache et billot. dans la rue où vos spectateurs sont passants et parfois vous les arrêtez. sous la pointe des lumières de théâtre. des théâtres modernes. ceux à l'italienne. celui romain une fois. des plafonds de théâtres suspendu dans les grills des lumières. des amphithéâtres. des festivals. une philharmonie. des scènes universitaires. sur de petits plateaux perdus. des micros salles et des arrières-salles, de rock, de jazz, des plateaux pop et smac. dans des caves de librairie jusqu'à l'aube et la fête débordait sur le trottoir, et soudain l'on se disait que là l'histoire de la poésie était en train de se faire. dans des caves à vins aussi. des festivals de vignerons poètes (redoutable ça). dans des jardins pleins de petites allées et de roses. le long de sentiers. dans une forêt touffue baignée de mousses. à la ferme devant cent cinquante cochons attentifs. dans des grottes aussi en honorant celles ornées. dans un alpage immense d'herbe rase devant la bande bleue du ciel. en appartement au creux de tapis et de lourds divans. entre une bibliothèque et un Steinway queue dans un long salon lumineux. debout sur un rocher. assis dans le foin et l'odeur d’une grange. sur la façade d'un mas brulant et ses cyprès pinceaux. dans des bars. librairies. médiathèques. clubs. un immense studio d’une grande radio pour nous seuls. une maison-studio d'enregistrement où nous jouions, vivions, dormions. le salon richement décoré du château d'un brillant écrivain de deux siècles. une datcha. une yourte. une rive de lac aux galets sonores. au pied d'un cirque de falaise avec un écho formidable. quatre ou cinq églises. trois abbayes...

C'est étonnant, pour chacun de ces moments de spectacle je peux appeler une image très précise. Toujours forts, ils ont su motiver et ancrer ma mémoire. Chacun est une petite étoile.

Une nouvelle forme donc. simple. épurée. mais pleine de tout cela.

Et en ces temps de sombre, on ose parler de tendresse.
La tendresse qui est un risque, une audace. Qui est même une indiscipline face au monde de la brutalité.