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1. fondrement et ventriculation, palpite et tensité parole, sur scène : piston dair et non pas joli ton dune lecture toute intentionnée, bien dite sans doute rien de pire que de chercher à bien dire un txt, à lui procurer sens en y mettant un ton. il y a plutôt à donner énergie, cette énergie qui fut là lorsque les mots sont montés, lorsquils ont poussé à la page. cette énergie qui est là dans le corps de lécrivant, cette énergie dexpulsion, de débordement qui est là surgie dans le corps de respiration de lécrivant. que le txt-lang sorte du corps, quil ne reste pas entre le corps et la feuille, quil soit expulsé. là où lénergie primaire de la parol, ce qui la pousse. là où lorganicité de la parol dans le corps. la tension de parol venue du ventre, du dedans, pas dailleurs alors seulement là peut-être peut-on lentendre, ça peut faire sens dire un texte nest pas une histoire de cervelle mais de ventrée et de poumon, de tripes et dair on se fout de jouer avec la cervelle, cest dénergie primaire dont il sagit, dorganicité, de corps-soufflet ventrée énorme ou presque éteinte il sagit de risque, deffondrement ligne de crête, éboulement, vide parole asphyxiée exténuée éteinte ou dexplosion, pression, jaillissement vibrant gonflant enflant explose cest une histoire datmos de très vivant point doù la parole démarre bascule où la parole éboule dans un souffle et la ligne de tension jet entre du souffle flux dans la lecture, ne considérer que la matière textuelle-vocale, brute. pas le sens ni lintention le mot « lang » par exemple, comment le dire. le dire comme à plat, cru, net, abandonné, brut. juste sorti de la bouche. avec sa force et dose dénergie intrinsèque. une parole blanche. une parole lâchée quelle. que la lang. sans en rajouter. sans rien rajouter. nette dire comme ça cest une histoire de dedans dedans de dedans et de devant, de dedans corps et de dehors autour tout autour, de dehors entourant et passant dans les tubes de la ventrée, traversant la ventrée dans les tuyaux dair à souffle de dedans dedans allant vers du dehors dehors. du dedans traversant le dehors. et inverse cest du dedans qui sort et du dehors qui entre cest du dire du dedans qui court à lentendre du dehors. par le souffle le parler cest un instru à vent, par pression, un instru atmosphérique cest le dehors, boule coulée dair, dans le dedans de la ventrée et du tripes cest fondrement et ventriculation palpite et tensité 2. la matière découte est du palpable fondé sur de lentendre parlé parole : il sagit de besoin, avec montée de souffle, et pas possible autrement dun foutu paquet de souffle on ne peut écrire sans souffle-son. parol lang est même essentiellement souffle-son autour du silence si tant est que silence est envisageable essentiellement sons cris syllabes phonèmes sont origine lang fonctionnant mêlant constituants de silence et de tout bruit tout autour et dedans lang est dabord bouche dan la bouche le ventre la gorge la tête lang est bouche lang est de bouche lang de bouche parol lang est souffle montée une montée de souffle une montée dénergie de force de compression de souffle parol lang est expulsion de souffle dabord cri corps carné viande terre bloc jet ensuite ensuite réflexivité etc on ne peut écrire sans son parol lang est un jet de souffle dans lespace le parl est dabord une trouée une trouée de cri parol lang est autour du silence mêlée entre silences parole cest émerge dun matériau brut, puissant. mots à matière souffle respire. mots appuyés condensés pesants. la parole a un poids dans le jeté souffle flux un poids dans lappui. dans lappui du souffle sur lair de lentendre la parole est dans lentendre. le entendre est comme une tessiture découte qui se tisse. se tisse par la pression et tension du souffle tendu vers le dehors. le dehors coule le souffle dans les dedans dedans des autres. qui ne font plus quun, respire ensemble : cest lentendre. le entendre est du palpable. de la matière découte. la matière découte est du palpable fondé sur de lentendre parlé la parole portée est lancée vers ce palpable découte là 3. la lang carnée | on ne peut pas de loin la parole portée du dedans dedans du corps sort carnée. avec son souffle et son corps tout entier la lang portée par la parole est carnée elle aussi. in-carnée on aimerait peut-être de la lang extérieure à la lang, dé-charnée mais être à lextérieur de la lang ce nest pas possible. essayer dêtre à lextérieur de la lang cest sentir que lon est dedans. quon ne peut plus être dehors la lang est carnée toujours parce que dedans. parce quon est dedans elle comme elle est dedans nous on aimerait dire la lang de lextérieur. comme neutre atone comme parole blanche. mais on ne peut quavec de la lang dire la lang la lang qui est dedans nous on aimerait dire la lang de loin doucement mais on ne peut pas de loin on est toujours dedans dedans. la parole est un morceau du corps. il y a la respiration et la parole dans les mêmes tubes 4. jusquau bout maintenant de dire ça | quelque chose dautre que de la littérature il n'y a plus d'autre possibilité maintenant que de la dire avec le corps, ça, cette lang écrire par le plein de la bouche et du corps lang physique lang organe parole : la retrouver cest aussi se libérer du langage évolué pour retourner à la lang. la primaire, larchaïque, lorganique. celle qui souffle du dedans dedans ce nest plus de la pensée ce nest plus intellectualisé, cest quelque chose de physique maintenant. quelque chose de chair et de bouche quelque chose de concret palpable là-dedans la parole est avant la lang. la parole vient du ventre, du corps, du souffle, avant la lang... comme née plus antérieurement, plus archaïque, plus originelle, plus proche de notre préhistoire vocale que la lang normée la lang ça sert à former la parole. ça vient ensuite. ça sert ça sue ça mécanise la parole cest comme si, peu à peu, on pouvait moins faire confiance à la lang, ne plus lutiliser telle quelle elle a été trop détachée, au fil des siècles, de ses fonctions organiques archaïques, tellement intellectualisée que ressens le besoin lancinant de trouver une lang propre, un patois. de malaxer cette pâte, de la dé-syntaxer pour trouver ce patois. retrouver la pâte de souffle, primaire le langage est pour beaucoup encore soumis aux règles, à la lang sociale, aux règles de la lang du corps social. le langage na sans doute pas dabord surgi d'une nécessité d'expression, de communication sociale, mais d'exploration. dans ce sens il est nécessaire de redécouvrir une lang téméraire, curieuse, exploratrice, risquée, affranchie. portée devant. une lang sauvage. il ne sagit plus de la suivre, de lutiliser, normée, mais de laisser la parole carnée paroler delle-même ce qui ramène au corps. encore. à cet appel du corps respire à une lang et parole comme ne pouvant plus se dispenser du corps oui cest ça cest physique. une lang organique carnée. cest aussi concret que de souffler marcher. de plus en plus concret même. du tâter pâte-mot à tâton il sagit daller jusquau bout de dire ça il sagit de savoir ce que lon tiens dedans on peut aller plus loin. disloquer encore plus quelque chose dautre que de la littérature 5. cest ce quelque chose là lui-même qui est dedans je ne sais pas ce que mon écriture veut dire, je ne sais que ce quelle dit un sens au ras des mots, un sens qui est dans ce ras des mots. logé dans lénergie primaire qui les traverse et les lie. dans ce premier degré. il ne sagit pas daller chercher plus loin un sens plus élaboré. la signification est dans ce mot à mot, non plus haute je nécris plus sur quelque chose cest ce quelque chose là lui-même qui est dedans comme toujours, aggraver tout cela pas besoin de raconter quelque chose pour que quelque chose se raconte 6. ce qui séchappe ce qui séchappe être exactement là de ce qui séchappe sur scène : parler comme sans soi, comme on écrit sans soi comme sans soi au-delà de soi autant que possible. glissant en avant de la pensée, en delà de la maîtrise. lâcher, laisser, après long éprouvant mâchage, après épuisement de la matière, laisser échapper, pfuit ! la parole respirée parler dans léchappement, parler dans le souffle échappe la parole soufflée du ventre vers lentendre, flèche flot flux fluide tendu, lâchée alors quelque chose dautre que lauteur ou lacteur parle : ça parle dans le lâché monte cette parole respire on nexprime plus rien, on ne travaille plus rien, ça pogne et mâche la pâte de parole sans pensée. ça se fait cest tout le corps roule et parole déroule sans soi. le corps respire parole sans soi ça rencontre la matière découte. cest lancé vers ce palpable découte là 7. être exactement là être exactement là où ouvre reçoit où cela arrive traverse quand dehors le dedans vient dehors dehors et pénètre où le corps recevant, traversé, au-delà du corps producteur, au-delà du soi produisant, tout ouvert, parole le corps perméable, poreux, enfin dégagé de soi. transpercé par la parole dans ce palpable découte là où recevant, tout dedans connecté au tout autour, et inverse tout traversé comme au milieu de tout le dehors dehors en souffle avec le dedans dedans respire au bord sur le fil la ligne de crête où de sa propre cinétique la parole roule enroule déroule où la parole échappée être exactement là 8. aggraver beaucoup sont allés peu à peu vers une réduction, jai commencé par peu de mots et continué ainsi une économie. une économie de moyens le nu, le pauvre, le tout nu dpeu dmots de la lang le tout nu bourré à paroler, bourré à pêter dénergie. le désapoil de la lang plein de force et profération, respirement et soufflation maintenant je sais que ce nest pas seulement le point de friction, déchec, de la lang au silence qui mobsède mais son point démergence cest-à-dire dans le corps, quand le corps gonfle sa bulle de parole ça reste très proche aggraver la perte de maîtrise de lang après épuisant ramâchage pour quéchappe enfin souffle mâcher. perdre encore plus. échappe du dedans vers dhors. aller au-delà encore. peut pas arrêter là. pas possible encore. toujours encore. du fond encore. perdre encore |
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